ONE SHOT ANECDOTE
Photographie régulièrement accompagnée d’un petit texte de circonstance, tiré du sujet, du lieu, de l’intention.
Mes oneshots sont des prises de vue solitaires, n’appartenant pas à une série complète, bien que donnant parfois une idée de série à approfondir. Ces photographies sont aussi bien des mémos d’ambiance, de repérage, de situations, que des sources d’inspiration pour le dessin. Et bien souvent, il s’agit de la « photographie du mois » !
Tourne-vent à contre-temps ? Tandis que ses pales courbent le souffle d’air, ses pâles courbes enchantent l’ère…
…D’une énergie produite différemment. Depuis les moulins à vent, à eau et à grain, la technique a bien évolué. De manière générale, je reste mitigée entre l’innovation technologique et l’impact tant sonore qu’environnemental des éoliennes – en terme de fixation au sol, de production et de recyclage. Néanmoins, je suis convaincue de la nécessité de diversifier les modes de productions d’énergie et d’ici-là, c’est toujours un plaisir de croiser cette petite girouette aux allures de tourne-vent, qui alimente un bassin de retraitement.
En attendant d’autres évolutions, transformations ou mutations pour l’année à venir !
Ciel tourmenté, Loire apaisée, au large d’un stade en resto muté :
En quoi le pouvoir d’un cliché, argentique ou numérique, s’en trouve-t-il pour autant modifié ? En d’autres termes : une photographie numérique, visible en ligne, a-t-elle le même impact qu’une photographie imprimée ? Jusqu’où le rapport tangible à l’œuvre confère-t-il ou altère-t-il la puissance du visuel ?
La photographie connaît des évolutions techniques ; elle accompagne les transformations technologiques, éprouve régulièrement des questions déontologiques et plus récemment, écologiques. Mais y a-t-il mutations finalement ? Le support change, et avec lui, évoluent les modalités d’échanges. La circulation se modifie mais la finalité ? Pas si sûr.
Transformation d’un.e auteur.e inconnu.e mais que je remercie pour m’avoir intriguée un moment et pour m’avoir insufflée la thématique de ce mois, parfaitement raccord avec celle des Utopiales 2021 « Transformations » !
Le chiffon de fibre végétale ou synthétique, transformé en papier, qui lui même se meut attablé en une sculpture figurative et onirique. Toast à nos prochains modes de vie et de société, à notre environnement culturel et « naturel », amenés à se transformer, tant en mythe(1) qu’en réalité(2).
(1)Transformation… En mythe : réécriture du passé à la lumière de nos connaissances actuelles. Une réinvention courante, régulièrement observée à travers l’histoire (roman national par exemple).
(2)Transformation… En réalité : dans les faits. Au présent.
La figure de Pégase m’a vraiment semblé intéressante, à la fois pour son envolée technologique (métaphore du cloud et son utilisation intensifiée, le besoin de re-connexion ou de dé-connexion en confinement, voire carrément une allégorie au développement de multivers) comme sa précipitation vers un onirisme aérien au détriment d’une réalité plus terne, plus terre à terre.
Aussi, entre précipitations orageuses et assèchements locaux, responsabilisé de tous ces changements climatiques, n’a-t-on point envie de changer d’air, de s’évader, d’échapper aux lendemains peu optimistes, quelques instants ? Prendre de la hauteur pour ensuite redescendre et s’attaquer aux problèmes de fond ?
Ici, ce Pégase est une invention fictive, humaine, une chimère élégante imaginée à partir d’animaux, le cheval et l’oiseau. Probablement des espèces que l’humain affectionne par leur beauté et leur « praticité », entre le transport et la chasse, peut-être même en tant que familiers. Toutefois, la chimère, en tant qu’association génomique de plusieurs espèces, n’est pas systématiquement irréelle…
Souvenir d’un bâtiment accueillant du public dans un environnement ludique, le seul témoin de festivités passées contemple l’espace à présent dénudé. Cette porte aujourd’hui symbolique accueillera-t-elle un futur public ? Que va succéder à un lieu qui concourrait au réchauffement de la rue et des cœurs ?
A chaque fois qu’on abat un édifice, déracine un parking, dépeuple une cour intérieure, je souhaite qu’y naisse un espace partagé tant pour les humains pour les autres espèces que nous côtoyions. Ou avons côtoyées. Pour qu’une échappée de verdure sourit à nos sens, nos roues et nos pas, qu’une verte trouée censure le plâtre et le bitume ; qu’un souffle d’air aère la vue, l’ouïe et l’odorat. Mais à chaque fois, en lieu et place des brins d’herbes, poussent des fondations de métal, que bientôt surplombent des étages, souvent plus hauts encore que leurs prédécesseurs.
Septembre mélodique, vestige monodique
Septembre cinétique, vestige monolithique
Toujours en mutation, perpétuellement en transformation, la cité est en cours de construction – vers une minie Trantor en cours d’apparition ?
Encore une année singulière pour les enseignants et apprenants. Mais avant de s’assoir au bureau ou au banc… Entre la chaussée et l’accotement, le cycliste suit ici une parallèle à l’axe piétonnier. Sur le bitume granulé en dur comme sur l’asphalte lissé et sûr, chaque humain y a sa place ; pour emprunter le bon chemin, écoliers ou salariés, suivez la trace :
Sûr pour ce chemin adapté à nos roues et créé à nos pas, assurés ou rassurés peut-être par la perspective enseignée ; vers l’avant, l’avenir et à l’arrière, le passé. Pour les autres animaux, point de parcours excepté dans les airs.
Ce cliché est aussi un clin d’œil complémentaire au one-shot anecdote En juin avancer bon train 😉 De là à photographier toute la signalétique au sol de la sécurité routière et passagère…
Changeons alors de sol et allons sur l’eau ! Pour emprunter un autre véhicule, toujours à roues, avec un plan – séquence sur la progression d’une péniche, sur la Loire à Nantes :
Une séquence de métaphore, où le ponton du navire se dirige vers le prochain pont (masqué sur le premier plan mais dévoilé aux plans 2, 3 et 4), un horizon d’optimisme où le pont représente le passage entre deux environnements. Mais aussi une interrogation (scolaire comme théorique) : la péniche avance vers la gauche de l’image, une direction qu’en Occident, on désigne comme le passé. Or l’enseignement porte bien sur le passé : composé, imparfait ou plus-que-parfait, entre la conjugaison et le discours rapporté sur la gloire d’historiques victoires – même si cet apprentissage du passé est sensé nous porter vers le futur. Un futur simple, conditionnel ou aléatoire avec tirage sans remise ?
Après les gastéropodes, place aux gallinacés ! Les poules mangent les escargots (entre autre) donc le lien entre juillet et août est tout trouvé, avec un plan séquence pour deux photographies agencées :
Juste pour le plaisir de la comparaison d’images, un petit effet de WordPress que j’aime énormément !
Descendante des dinosaures et espèce domestiquée, elle égaie de son chant ou caquètement les moments de la journée… Autant que les quotidiennes assiettées. La poule (plus que le coq) revient en zone périurbaine voire franchement urbaine. Tantôt dans l’humble rôle de composteur sur pattes ou de nettoyeuse de sol, tantôt dans celui de l’animal de compagnie ou de compétition à pedigree, parfois pourvoyeuse de chair et souvent d’œufs frais. Quelques fois aussi, en source de distraction pour le chat ou chien du voisin, quand il ne s’agit pas directement du voisin lui-même.
Les deux images fixes, complètes, ci-dessous, qui composent le plan séquence de ce mois d’août :
Au creux des tiges, paré d’une dextre coquille spiralée, un gastéropode recroquevillé se fige. Dans l’obscurité de la fraîcheur dissimulé, l’escargot semble attendre un temps propice avant d’appréhender les verdoyantes – et appétissantes – pistes !
escargot enroulé dans sa coquille | photo MD studio
Pluie de juillet, faisons le guet pour séduire puis le coquet pour s’enhardir !
Une photographie d’escargot me semblait appropriée ce mois-ci : entre l’attente parfois prolongée et le sentiment d’impuissance face aux évènements, la capacité à se reconstruire inhérente de la coquille sauf pour l’apex qui reste très fragile, cet animal renvoie à un état d’esprit et à une résilience fluctuants, adaptée aux circonstances de 2021.
Exemple applicatif :
Dessin d’escargots avec jeux de mots sur la séduction et la timidité. Inktober sur Yrial in Sight dans INKtober #07 : shy !
La photographie qui suit évoque à la fois les pertes liées à la pandémie (trou de chantier à gauche, personnage à l’envers) et la nécessité de devoir avancer (le dessin de piéton à droite) :
symbole de piéton sur le béton | travaux de la gare SNCF de Nantes Sud | photo MD studio
Avançons-nous vers le monde de demain ou celui d’hier ? Monde d’après ou d’avant, on s’y engouffre avec empressement !
…Tandis qu’après les semis de retrouvailles, point de départs qui déraillent ! Quand je dis « en juin, avancer bon train », c’est au sens propre du terme :
voie 4, TGV en gare de Nantes vu de la passerelle | photo MD studio
Espérons qu’il en germe une transition positive à l’ensemble de la société – ici avec une allégorie photographique de l’arbre soutenant la verrière et symbole de la passerelle entre les mondes, le passage aérien entre les gares Nord et Sud de Nantes :
Arbre d’architecture, passerelle de la Gare de Nantes | photo MD studio
…Les plants de l’amitié, des terrasses et plus si affinité ! A l’air libre et en société, débute ce mois de mai. Frais, venteux, humide, on sème entre deux éclaircies, on paille entre deux averses histoire de garder au chaud les projets de l’été.
Jeunes plants de capucines, feuilles tournées vers le soleil | photo MDstudio
Pour illustrer mon sujet du mois, j’ai simplement opté pour les graines de capucines, issus d’une plante qu’on m’a offerte l’an dernier et dont les petits ont bien prospéré !
Du paillage émergent les jeunes pousses | premières capucines | photo MDstudio
Si le paillage est synonyme de prévention et de précaution, vous savez lire entre les lignes ; )
Le dicton « en avril, ne te découvre pas d’un fil » reste bien valable cette année : beau temps et froidure pour un confinement certes relâché mais qui dure. Donc, si l’on désire des clichés avec une lumière rasante ou crépusculaire, on improvise : ici un jeu de lumière entre le ballon d’hélium, recevant la clarté de fin de journée, provenant de la fenêtre (hors cadre, à droite) et distribuant cette lumière singulière sur son environnement. Il apparaît un fort contraste entre la pièce assombrie et surtout, le deuxième acteur de cet instant, le Pachira (arbuste en bas à droite) intensément éclairé par cette source de lumière improvisée, réfléchie de plein fouet par la surface du ballon plastifié. Une expérience juste le temps de la photographie, car ce châtaignier de Guyane n’est pas réputé pour apprécier la lumière directe… Sinon, il crame !