Mash-Up des photos OneShots 2022

Cette année s’articule essentiellement autour de séquences photographiques, souvent à raison de deux clichés comparatifs par thème et par mois. Partager individuellement les oneshots n’a que peu d’intérêt donc voici une compilation partielle des photographies présentées en 2022 dans la catégorie « oneshot anecdote » du site :

Clichés principalement en noir et blanc avec une légère bascule colorée en cours d’année ! Et pour chacune de ces photographies, existe un petit texte de circonstance, une anecdote : prêt(e)s pour une rétrospective 2022 ?

« Séquence et différence » une évolution dans le temps. Ville de Nature, Nature en ville ! Photo MDstudio.

Entre RAW & DNG

J’en parlais récemment dans « Photographie : APN ou smarphone ? » : sur un téléphone portable, il est possible d’enregistrer les négatifs. Je pensais tout d’abord au RAW, que je connais grâce au bridge, mais sur le téléphone, il s’agit en fait de DNG. Un format de fichier pris en charge par Google – donc pour un OS de smartphone Android, c’est logique.

Les formats DNG et RAW sont en fait très semblables, à quelques différences près – leur poids et leur compatibilité avec les différents logiciels de retouche photos. Le DNG serait en général plus léger et l’initiative me paraît appropriée pour éviter de surcharger la mémoire d’un téléphone ou d’un APN récent. Ou d’un ordinateur, in fine !

Le format DNG offrirait donc les mêmes possibilités de modification que le format RAW – ci après, ouverture du fichier dans Camera RAW, un logiciel de l’éditeur Adobe :

photographie versus DNG ou "négatif" photographique
Un essai rapide pour tester le format DNG : photographie en haut et aperçu écran en bas !

D’après Adobe encore, l’éditeur logiciel connu entre autre pour Photoshop et LightRoom, les RAW comme les DNG sont ce qu’on appelle des « fichiers d’image bruts » : ils disposent de toutes les informations perçues par le viseur. Le format DNG semble de nos jours le plus pérenne car normé et donc compatible avec de nombreux logiciels. Précisons tout de même que cette spécification, Digital Negative ou DNG, est une création d’Adobe mais reste un format ouvert et non propriétaire.

Sources pour approfondir le sujet :

Personnellement, tant qu’un logiciel comme DarkTable, Photoshop, ou LightRoom ou comme dans l’exemple, Camera Raw, me permet toujours d’ouvrir les anciens RAW de mon vénérable bridge, je ne pense pas inclure les RAW en question dans de nouveaux DNG – sauf si j’ai vraiment besoin de revoir une image ancienne ou d’en partager le fichier brut justement. A priori, les produits Adobe CC prennent en charge ces « vieux » formats ; dans le cas contraire, restera toujours la possibilité d’utiliser Adobe DNG Converter pour convertir un RAW en DNG ! Ce qui est sûr en revanche, c’est que j’utiliserai le format DNG à l’avenir si le système d’exploitation le propose.


Sur ce, je vous souhaite d’agréables festivités de fin et début d’année ! 2023 sera, de mon côté, plutôt concentrée sur la pratique comparative de différents réglages avec le bridge.

Photographie : APN ou smartphone ?

Tout dépend de ce que vous souhaitez en faire. Évidemment. Toutefois, au quotidien pour l’amateure que je suis, eh bien… Les habitudes ont indéniablement évolué avec la technologie et les logiciels embarqués.

Le seul point qui m’importait lorsque j’ai dû renouveler mon téléphone portable il y a plusieurs années était le choix d’une lentille de même marque que celle de mon appareil photo numérique. Leika y pourvoyait ! Était-ce un gage de qualité, de durabilité ? Il semblerait. Car que je n’en ai pas changé depuis – mon bridge a déjà 13 ans et mon téléphone 4 ou 5 ans. C’est la propension à utiliser le smartphone au détriment de l’APN qui, elle, s’est vue confirmée.

Bien sûr, il ne s’agissait pas d’une technologie identique entre une lentille d’appareil photo numérique et une lentille de téléphone portable. Manquait aussi le menu typique d’un APN. Or, même sur un appareil vieillissant, j’ai vu les mises à jour successives étoffer les réglages de mon smartphone : modes d’acquisition, types de mesure de la lumière, possibilité d’enregistrer les RAW (négatifs ou DNG)… En plus des habituels réglages de la sensibilité ISO. Impressionnant :

Abîme : un smartphone photographié par un appareil photo numérique.
Une partie des réglages en mode « pro » pour l’acquisition de photographie sur le smartphone Huawei Mate 10, équipé d’une lentille Leika.

Mise en abîme : photographie avec un smartphone, re-photographiée par un appareil photo numérique. Mode d’acquisition : priorité ouverture (Aperture), focale 3.0, vitesse 1/1.6 et ISO 80. Une vitesse lente était souhaitable pour éviter l’effet de balayage lumineux propre à l’écran digital. Balance des blancs : lumière artificielle puis post-prod. Mode AF : point. Mesure de la lumière : spot. Et pour anecdote : les tiges viennent d’un basilic du balcon, tandis que le cadre contient une de mes illustrations en format double raisin.

J’ignore qui de l’éditeur logiciel ou du constructeur a choisi de conférer au smartphone autant de possibilités similaires qu’à un APN mais c’est un plaisir ! C’est surtout la flexibilité de l’écran tactile dans le réglage des options qui m’a rapidement incitée à privilégier le téléphone il y a quelques années. Ainsi que la possibilité de zoomer sur la photographie prise pour en vérifier la qualité. Quelques mises à jour du bridge auraient-elles amélioré mon expérience utilisateur ? Probablement.

Ceci étant, et j’y reviendrai plus précisément l’année prochaine, j’ai en cette fin d’année 2022 mis un bon coup de collier pour mieux connaître le menu de l’APN – comme en témoigne la photographie ci-après, « Crépuscule sur les toits et noirs bouchés, chem, cheminées » :

Crépuscule sur les toits de novembre et noirs bouchés, chem cheminée !
Crépuscule sur les toits de novembre et noirs bouchés, chem, cheminées ! Lumix Panasonic ZF38, lentille Leika

L’apprentissage « technique » de l’appareil photo numérique m’a ce dernier trimestre conduite à un nombre conséquent de ratés. Alors, ce crépuscule inaugure-t-il un abandon définitif de mon APN au profit du smartphone ? À voir – c’est le cas de le dire. Je détaillerai certaines choses l’année prochaine avec les retrouvailles du bridge Lumix !

Destination Horizon : limite(s) hors cadre(s)

Photographie en noir et blanc. La couleur n’apportait que peu à ce cliché et ici, les valeurs permettent de se concentrer sur l’objectif d’une double-exposition en quelque sorte. Petit exercice de profondeur associé à une nouvelle thématique :

horizon nocturne, photographie depuis la passerelle, gare illuminée. Le rail photographié s'enfonce dans l'obscurité, révélée par l'ombre sur la vitre.
Limite(s) : rail et obscurité, gare ferroviaire de nuit | photo MDstudio

L’ombre du photographe se projette sur la vitre et dévoile l’horizon des rails et leur lointaine destination. Ces rails semblent surgir des ténèbres pour accoster sur les quais éclairés – ou au contraire paraissent plonger dans l’obscurité laissant derrière eux cette gare illuminée. La passerelle offre un large point de vue et un seuil entre les promeneurs et les voyageurs. Le quai joue dans la photographie le rôle de cadre en perspective, qui s’estompe et s’efface progressivement. La vitre représente une première limite réfléchissante puis au centre s’ouvre avec l’ombre projetée – et dévoile alors d’autres limites, celles des lignes ferroviaires et de l’obscurité.

Le titre « Limites » s’inspirent du thème des Utopiales de cette année même si au moment de prendre le cliché, mi-septembre, j’ignorais encore que les champs sémantiques des limite(s), cadre(s), ou seuil(s) seraient au programme en cette fin 2022. L’exercice du jour pour cette publication de fin octobre portait donc sur leurs utilisations !

J’aime beaucoup cet effet qui consiste à jouer avec une vitre partiellement réfléchissante. On obtient des rendus surréalistes, comme cet arbre qui paraît prendre racines sur le quai, à droite de l’image. Bien sûr, ce n’est pas le sujet ici et ce sujet est simplement proposé en deuxième lecture. Sources complémentaires :

Séquence photo, Scopitone au château

L’évènement Nantes Digital Week s’associait au festival de cultures électroniques et arts numériques Scopitone. L’un de projets audiovisuels : une projection nocturne au Château des ducs de Bretagne à Nantes – qui m’a fournit un sujet de nouvelle séquence photographique !

Le sujet était l’Inde cette année mais c’est le ballet de lasers, en début de projection, qui m’a surtout intriguée :

Scopitone 2022 | photo MDstudio
Scopitone 2022 : projection au Château des Ducs | photo MDstudio

Séquence photographique, comme toujours 2 photographiques seulement sur un temps rapproché :

Scopitone 2022, séquence photo 1 | photo MDstudioScopitone 2022, séquence photo 2 | photo MDstudio
séquence photographique – comparaison d’images | SCOPITONE 2022 – Nantes Digital Week

Sans trépied, la prise de vue en nocturne fait un peu perdre les repères : subsistent quelques décalages entre les deux photos dans la géométrie du bâtiment. Et suivant le degré de luminosité, la « pellicule » numérique ne reçoit pas les mêmes informations – cf. le bruit de la première image. Dommage. A retravailler !

Mouvement du temps : Le Pendule

Sur le parcours Estuaire Rive Sud, près de Nantes, se dresse une ancienne usine à béton au devenir singulier : elle est ornée d’un balancier ! Première vue du bâtiment, sur un ciel changeant :

photographie en noir et blanc | Le Pendule, de Roman Signer | photo MDstudio
Centrale à béton de Trentemoult, devenue « Le Pendule », une œuvre de Roman Signer | photo MDstudio

… Puis séquence photographique de la création de Roman Signer, « Le Pendule » à Trentemoult :

Les branchages sous le vent ondulent et tantôt voilent, ou dévoilent, le bras du pendule. Comme pour les précédentes séquences photographiques à deux images, déplacez le curseur pour suivre le mouvement du balancier :

photographie couleur : Le Pendule, de Roman Signer | photo MDstudiophotographie couleur : Le Pendule, de Roman Signer | photo MDstudio
Séquence photographique : mouvement du temps – Le Pendule de Roman Signer

Une nouvelle séquence photographique avec une seconde d’écart entre les deux clichés, similaire à ciel soufré et à l’opposé d’une rue à présent disparue – même si l’exercice comprenant deux photos à quelques années d’écart reste très intéressant aussi.

Artifice coloré et ciel soufré

… Par les feux d’artifice de la mi-juillet !

feu d'artifice, explosion colorée et soufrée
ciel illuminé par les artificiers à Nantes, juillet 2022 | photo MDstudio

Le point de vue change par rapport aux dernières festivités de 2019 : d’une année à l’autre, le lieu du tirage diffère ainsi que l’emplacement alloué aux spectateurs. Cette année, j’étais plus près d’où le plan resserré ! J’ai aussi eu le sentiment que l’intensité des explosions et de la luminosité allait croissant : j’espère que la mesure a eu des effets moins délétères sur l’avifaune par rapport aux années précédentes. Évidemment, les métaux utilisés restent polluants mais peut-être que là aussi, les composés changent et affectent moins l’environnement ?

Suite de l’exercice photographique, avec une séquence photo centrée sur une explosion :

séquence photographique de feu d'artifice : photo 01séquence photographique de feu d'artifice : photo 02
Séquence photographique sur une explosion particulière | feu d’artifice | MD studio

La prise de vue, tendue à bout de bras, entourés de gens massés et / ou en déplacement, n’est pas forcément l’idéal pour une séquence de même cadrage. Heureusement, le temps qui s’écoule est bref ! Lors des retrouvailles 2022, je pensais au départ simplement profiter du spectacle pyrotechnique. Mais j’ai finalement craqué pour quelques photographies et n’ai pas pris le temps d’effectuer les réglages adéquates ! Globalement, je trouve ces clichés moins réussis que ceux de l’année 2019 dans Floraison soufrée, explosion diaprée pour des raisons de netteté et de composition… Même si on gagne en couleurs.

Entre soleil et pluie, l’arc-en-ciel s’épanouit

La Fierté c’est toute l’année ! Mais en l’occurrence, ce cliché date bien de juin :

photographie en noir et blanc à l'exception du drapeau arc-en-ciel en forme de coeur
En marche mais à reculons ? Prendre de la hauteur ou se prendre un mur ?

Opposition au mur
Le passage en noir et blanc de l’ensemble de l’image permet la valorisation du drapeau arc-en-ciel : les autocollants aux couleurs vives ressortent comme un symbole de vie, de joie et d’espoir dans un univers par ailleurs atone (privé de couleurs). Le piéton sur le panneau de signalisation semble quitter le mur mais en allant vers la gauche qui est souvent associé au passé en photographie occidentale.

Vers le ciel bleu et plus encore
La symétrie axiale permet d’inverser le ciel et le mur : elle offre un espace de liberté sur la partie droite (qui en occident se rapporte souvent à l’idée de futur, comme le sens de l’écriture latine). Le piéton semble maintenant cheminer vers l’avenir. Le sens devient alors : Cheminons progressivement certes, mais ensemble !

photographie d'un panneau de signalisation et drapeau arc-en-ciel en forme de coeur
Inverser l’image, vers l’horizon et la compréhension plutôt que l’appréhension

Suivant comment l’on tourne la photographie, le sens de celle-ci s’étoffe voire change complètement. Les nuages qui se confondent derrière le mur peuvent ainsi changer de signification : à gauche, la fumée devient tangible (les craintes se matérialisent en mur fermé) ; à droite, le mur de crainte s’étiole et part en fumée.

Le thème du drapeau de la fierté associé au panneau de signalisation est également porteur : une signalisation informe. Or les festivités de juin ne sont pas uniquement dédiées à la fête, justement mais aussi à l’information !

Ce qui m’intéresse vivement dans cette composition est la façon dont elle sert le propos : des lignes ascensionnelles qui représentent une élévation de la pensée, ou au moins, une évolution de la mentalité. Vers plus de compréhension plutôt que l’appréhension ou le rejet.

Gare en gare !

« Veuillez vous éloignez de la bordure du quai ». Silencieux roulis sur les rails, séquence photographique d’un train entrant en gare :

Prises de vues effectuées depuis la passerelle, en surplomb, à la Gare de Nantes. Les photographies en individuelles n’offrent d’intérêt qu’une fois vues ensembles, comme trois cases de bande-dessinée !

J’avais parlé de possible retour à la couleur mais pour ce que j’ai à raconter, le noir et blanc a plus d’effet : déplacement du train, mouvement des nuages. Le reflet de la vitre apporte une sorte de message intermittent ou de traînée dans les airs et offre un découpage ternaire, entre la bande blanche du reflet puis la bande sombre des ombres sur les quais. Et pas juste une opposition entre le sol et le ciel.

J’avais obtenu le même effet d’apposition lumineuse sur un immeuble proche du pont Tabarly de nuit, ou, dans une autre mesure, une déformation de la perception lors d’une sorte de double exposition sur une volière au Jardin des Plantes. La seule difficulté de cette surimpression est de s’assurer que le focus se fasse bien à l’infini, au delà de la vitre et non pas… Sur la vitre !

Brin de muguet à contre-jour

Le mois de mai débute tout juste et avec lui, ma traditionnelle photographie de muguet. J’envisageais un retour à la couleur mais je trouve que décidément, le noir et blanc a son effet !

comparaison des deux clichés de muguet : couleur versus noir et blanc

D’autant que la proximité d’une surface vitrifiée granulée apporte un effet naturel intéressant, sans retouche :

brins de muguet dans un vase à contre-jour
muguet et vitre granulée | photo MDstudio

Muguet dans un vase, vitre granulée
Plan moyen avec un effet de grain naturel provoqué par la texture de la vitre

Clochettes de muguet
Vue rapprochée et en plongée, grain naturel

clochettes de muguet dans un verre transparent
petit déplacement de caméra, changement d’ambiance | photo MD studio

Cette année j’ai découvert l’ail des ours, dont le feuillage ressemble beaucoup à celui du muguet. Si l’ail des ours est comestible et apporte une nuance aillée aux plats préparés (type marinade) en revanche, le muguet est toxique. Donc méfiance si vous vous livrez à la cueillette en sous-bois ! Plusieurs sites montrent les différences notables de formes et d’odeurs pour éviter de se tromper.

clochettes de muguet dans un verre transparent
photographie pleine largeur | cliché granulé pour un muguet à contre-jour éclairé | photo MD studio