Au croisement de rues bitumées, elles viennent composer une ode fleurie, ces corolles et pousses de couleurs animées, pour les grands comme les plus petits :
Initiative de la Ville de Nantes et de Boogie Prod – respectivement @nantesfr et @boogieprod44 sur les réseaux sociaux – ce potager urbain a été réalisé par les jardiniers du Service des Espaces Verts et de l’Environnement. Il existe également des jardins collaboratifs, espaces à la fois participatifs et didactiques, au sein de la métropole – que je vous invite à découvrir si vous passez ou habitez cette ville !
« Allons voir si la rose »… Depuis quelques jours éclose :
Une fois n’est pas coutume, j’empreinte le début de cet article à un poème de Ronsard. Sans doute parce que ces roses pourpres et dorées viennent d’un jardin particulier, dans le Bordelais, et que j’en ai senti le parfum dès l’enfance – or le poète nous dit de profiter de notre jeunesse avant qu’elle ne se fane – donc justement, profitons du présent, même lorsqu’il nous rappelle le passé.
Le printemps est arrivé sur le pont Tbilissi. Au programme, ailleurs comme ici : floraison parfois plutôt tôt que de raison, dans une série d’éclosions parsemées de senteurs. Déjà hautes en couleurs, les vertes feuilles attendent les insectes et les curieux, les doux rêveurs et les affairés butineurs. Photographies de fleurs, boutons, pétales et bourgeons !
En tiges ou en buissons, tantôt elles regardent les passants, tantôt se tournent vers le ciel. Elles bruissent tranquillement au vent, immisçant entre les pots d’échappements un subtile parfum de printemps. Elles s’épanouissent au soleil, distillant l’or, l’émeraude, l’albâtre ou le vermeil…
Photographies prises tôt le matin, où la fraîcheur peint nos pommettes de rougeurs comme nos mollets que la ronce taquine – et où les fleurs bordent la lisière de nos pas pressés sur la chaussée ensommeillée, silencieux décor d’une sonore animation citadine.
Ou le doux plaisir d’une ville fleurie et l’intérêt des bas-côtés végétalisés.
Radieuse journée que cet hiver 2019 ! Les magnolias Nantais sont déjà éclos :
Là où s’écoulait les flots du canal Saint-Félix, courent aujourd’hui sur le sol pavé les piétons et les tramways – dont on discerne le trait sur le cliché. Toutefois le vent n’a point oublié son trajet d’antan et souffle à cet endroit encore d’une curieuse façon – un air du large qui souvent me rappelle la traversée d’un pont.
Janvier et trajets ferroviaires pour un jeu de crêtes entrelacées et de lignes caténaires !
Suivant l’angle de vue, les droites lignes d’alimentation forment des axes de tension variables… Qui tantôt frôlent, s’éloignent ou épousent les cimes arborées et indémaillables :
Photographies prises côté ouest vers la gare de Nantes. Le système électrique au premier plan contraste par sa rectitude et sa simplicité avec les branches torsadées et éclectiques en arrière-plan : simplicité versus foisonnement, création humaine rectiligne pour les câbles, intervention humaine maîtrisée pour la taille des arbres.
Ces éléments restent immobiles et pourtant suggèrent un invisible mouvement – respiration pour les arbres, transmission pour les câbles… Que seuls matérialisent, quelques instants, les trains et leurs passagers. Ce ballet de trajectoires, où le métal dessine le végétal, me séduit toujours d’autant qu’il en ressort des lignes de forces. Juste pour la composition, très graphique ce mois-ci !
La volière au Jardin des Plantes de Nantes offre un spectacle étonnant ! Le ciel s’y reflète et crée un effet de sur-impression entre les oiseaux et leur habitat, qui se confond avec le ciel et les ramures environnantes :
La volière se conjugue au ciel vitrifié et se voit prolongée au gré des branches à proximité. En hauteur, les nids en bois se confondent avec les feuilles dans des tons de magenta et de vermillon, tandis qu’en bas, les parois embuées distillent les couleurs vert-bleutées des ombres comme propagées à leur intention.
Pour cette photographie, comme pour toutes celles que j’ai prises ce jour-là, je n’ai pas eu à juxtaposer quoi que ce soit ; l’effet de double-exposition s’imposait naturellement et le sujet mériterait probablement une série à part entière, bien que je ne dispose pour le moment que de quatre clichés valables à vous montrer sur le sujet.
Cet automne-ci, les couleurs chaudes ne réservent point aux feuilles d’arbres, et s’emparent des bâtiments en bord de Loire ! L’air se pare d’un bleu d’hiver tandis que le ciment s’orne d’orange à ciel ouvert – tantôt par réfraction avec les derniers rayons de soleil, tantôt à l’initiative de « street artists » :
Voisine du Chelidonium précédent, une autre plante d’un jaune tout aussi verdoyant :
Pissenlit photographié le long d’un muret, en bordure d’une rue passante, dans un quartier de Nantes. Et au ras du trottoir, en attendant le bus, pour changer.
Plutôt qu’un brin de muguet en jour de fête… Voici une blonde corolle au lieu d’une blanche clochette !
Chelidonium Majus – à confirmer – photographié le long d’un muret, en bordure d’une rue passante, dans un quartier de Nantes. Et au ras du trottoir, en attendant le bus, pour changer.