Photographie en noir et blanc. La couleur n’apportait que peu à ce cliché et ici, les valeurs permettent de se concentrer sur l’objectif d’une double-exposition en quelque sorte. Petit exercice de profondeur associé à une nouvelle thématique :
L’ombre du photographe se projette sur la vitre et dévoile l’horizon des rails et leur lointaine destination. Ces rails semblent surgir des ténèbres pour accoster sur les quais éclairés – ou au contraire paraissent plonger dans l’obscurité laissant derrière eux cette gare illuminée. La passerelle offre un large point de vue et un seuil entre les promeneurs et les voyageurs. Le quai joue dans la photographie le rôle de cadre en perspective, qui s’estompe et s’efface progressivement. La vitre représente une première limite réfléchissante puis au centre s’ouvre avec l’ombre projetée – et dévoile alors d’autres limites, celles des lignes ferroviaires et de l’obscurité.
Le titre « Limites » s’inspirent du thème des Utopiales de cette année même si au moment de prendre le cliché, mi-septembre, j’ignorais encore que les champs sémantiques des limite(s), cadre(s), ou seuil(s) seraient au programme en cette fin 2022. L’exercice du jour pour cette publication de fin octobre portait donc sur leurs utilisations !
J’aime beaucoup cet effet qui consiste à jouer avec une vitre partiellement réfléchissante. On obtient des rendus surréalistes, comme cet arbre qui paraît prendre racines sur le quai, à droite de l’image. Bien sûr, ce n’est pas le sujet ici et ce sujet est simplement proposé en deuxième lecture. Sources complémentaires :
- Photographie d’un des arbres de la passerelle ferroviaire à Nantes dans En juin, avancer bon train ;
- Photographie d’un ciel automnal qui s’invite dans une serre au Jardin des Plantes de Nantes dans Effet de double exposition.