Reflet tremblant d’un monde déjà flou, image fragile d’un monde un peu fou, le canal de l’Erdre relate, chaque soir, en frissonnant, les lumineux émois de la ville et de ses bâtiments :

Je suis illustratrice. Je vois la photographie comme un moment de plaisir, un temps d’exercice et une source d’inspiration – voire carrément un outil de travail.
Reflet tremblant d’un monde déjà flou, image fragile d’un monde un peu fou, le canal de l’Erdre relate, chaque soir, en frissonnant, les lumineux émois de la ville et de ses bâtiments :
L’eau n’oublie jamais les endroits qu’elle a jalonnés. Et les courants se souviennent des endroits qu’ils ont sillonnés. Le vent se rappelle ses courses folles au grès des eaux liquides ou gelées. Et sa brise n’abandonne pas la place, caressant la goudronnée surface :
Les plantes ploient sous la brise – halètement de la ville, effluve de pétrole mêlée aux soupirs du fleuve tranquille. Elles offrent une note de végétal dans un ensemble minéral, un souple mouvement curviligne qui allège la rectitude architecturale.
La volière au Jardin des Plantes de Nantes offre un spectacle étonnant ! Le ciel s’y reflète et crée un effet de sur-impression entre les oiseaux et leur habitat, qui se confond avec le ciel et les ramures environnantes :
La volière se conjugue au ciel vitrifié et se voit prolongée au gré des branches à proximité. En hauteur, les nids en bois se confondent avec les feuilles dans des tons de magenta et de vermillon, tandis qu’en bas, les parois embuées distillent les couleurs vert-bleutées des ombres comme propagées à leur intention.
Pour cette photographie, comme pour toutes celles que j’ai prises ce jour-là, je n’ai pas eu à juxtaposer quoi que ce soit ; l’effet de double-exposition s’imposait naturellement et le sujet mériterait probablement une série à part entière, bien que je ne dispose pour le moment que de quatre clichés valables à vous montrer sur le sujet.
Cet automne-ci, les couleurs chaudes ne réservent point aux feuilles d’arbres, et s’emparent des bâtiments en bord de Loire ! L’air se pare d’un bleu d’hiver tandis que le ciment s’orne d’orange à ciel ouvert – tantôt par réfraction avec les derniers rayons de soleil, tantôt à l’initiative de « street artists » :
Comme l’air, l’eau recèle une infinité de couleurs et les raies de lumière barrant l’obscurité dessinent furtivement des lignes de forces sur ce cliché. Ici un ensemble dans des tons de verts, toujours à l’aquarium de Saint-Malo :
Faune et flore se côtoient dans une composition harmonieuse et souvent bien documentée. Je recommande vraiment cette sortie !
Même si ma curiosité se teinte toujours d’un léger pincement au cœur, comme dans un zoo.
Au moins, quelle que soit la survie des espèces présentées, nous pouvons encore les (re)découvrir, les contempler et certainement qui sait, les apprécier durablement, autrement que sur le plan culinaire et ornemental.
Sous la surface de profondeurs marines paysagées, nageons ensemble, entre le bleu, le vert et le mordoré.
Couleurs et textures, roches et verdures qui restituent une part de notre milieu naturel ainsi sauvegardé.
Et dans ce tableau confiné s’anime un espace de liberté exposée, devant les curieux bipèdes attroupés !
L’aménagement de l’aquarium de Saint-Malo est vraiment magnifique. Je pense d’ailleurs y dédier une série photographique !
La serre protège car elle restitue l’environnement naturel en température et humidité. Toutefois, vue depuis l’extérieur, ce n’est pas exactement la sécurité de l’installation qui m’a marquée, comme si ces plantes essoufflées se seraient pressamment amalgamées comme pour repousser la protectrice baie vitrée :
Ici je pense simplement qu’elles profitent de manière luxuriante…
Les humains et les autres animaux se sentent-ils parfois eux-aussi sous serre, confinés par le manque d’air et la moiteur de la promiscuité*?
*les uns dans les transports en commun et l’empilement d’immeubles en vis-à-vis, les autres par la raréfaction voire la destruction de leur habitat naturel.
La vieille muraille que le vent écaille se pare de verdure en guise de couverture. Plus récentes déjà, les voûtes gothiques côtoient la modernité d’une bâtisse à proximité.
La cathédrale de Nantes a considérablement évolué, d’une basilique au IVème siècle à une cathédrale de style roman au XIème siècle, puis un édifice gothique à partir du XVème siècle (où débuteront quelques 500 ans de construction).
Les temps se mélangent, les architectures s’arrangent, tandis que la végétation s’y exprime tantôt rangée et taillée, tantôt irrégulière et enchevêtrée.
Au bord du fleuve, quelques herbes s’abreuvent, enchâssées dans leur socle de ciment ; seules quelques notes de couleurs vivent égayent les ternes bâtiments :
Le reste de la rue a été passé en niveaux de gris pour valoriser la couleur du mur au premier plan. Les seules couleurs revenaient aux autres graff et tags au demeurant.
Écho à l’article Graff en couleur, gris de rigueur et dans une certaine mesure à Batman à l’université.
Place paysagée que celle de Napoléon, en Vendée à La Roche sur Yon – des machines d’animaux et… D’autres animaux bien vivant, en l’occurrence des poissons :
Si les animaux de métal, nés des Machines de l’Île de Nantes, s’animent au gré de nos mains, par télécommandes, ce sont les organismes marins et les notes plus végétales qui ont retenu mon attention :
Le rouge orangé des écailles se complète au bleu-vert du bassin, très opaque.
Article de France Info sur le bestiaire adopté par la ville Vendéenne (édit 2022 : la page est depuis supprimée mais vous pourrez sans difficulté retrouver d’autres sources).