Septembre mélodique, vestige monodique

Sur quel espace donne cet interphone ?

Un interphone relié au néant sur un chantier
Septembre mélodique, vestige monodique | photo MDstudio

Souvenir d’un bâtiment accueillant du public dans un environnement ludique, le seul témoin de festivités passées contemple l’espace à présent dénudé. Cette porte aujourd’hui symbolique accueillera-t-elle un futur public ? Que va succéder à un lieu qui concourrait au réchauffement de la rue et des cœurs ?

A chaque fois qu’on abat un édifice, déracine un parking, dépeuple une cour intérieure, je souhaite qu’y naisse un espace partagé tant pour les humains pour les autres espèces que nous côtoyions. Ou avons côtoyées. Pour qu’une échappée de verdure sourit à nos sens, nos roues et nos pas, qu’une verte trouée censure le plâtre et le bitume ; qu’un souffle d’air aère la vue, l’ouïe et l’odorat. Mais à chaque fois, en lieu et place des brins d’herbes, poussent des fondations de métal, que bientôt surplombent des étages, souvent plus hauts encore que leurs prédécesseurs.

Septembre mélodique, vestige monodique

Un pilier d'interphone esseulé sur un chantier, comme un monolithe dressé
Un interphone relié au néant sur un chantier | photo MDstudio

Septembre cinétique, vestige monolithique

Au pied des ruines, toute communication coupée
Le monolithe de la ville et son parterre de gravas | photo MDstudio
Le monolithe de la ville et son parterre de gravas
Au pied des ruines, toute communication coupée | photo MDstudio
un pavé de construction, chantier de l'ancien Wilton, au pied de l'interphone esseulé
première pierre pour le prochain projet | photo MDstudio

Toujours en mutation, perpétuellement en transformation, la cité est en cours de construction – vers une minie Trantor en cours d’apparition ?

Rentrée des classes sans impasses

Encore une année singulière pour les enseignants et apprenants. Mais avant de s’assoir au bureau ou au banc… Entre la chaussée et l’accotement, le cycliste suit ici une parallèle à l’axe piétonnier. Sur le bitume granulé en dur comme sur l’asphalte lissé et sûr, chaque humain y a sa place ; pour emprunter le bon chemin, écoliers ou salariés, suivez la trace :

photo MDstudio | photographie en noir et blanc | bitume, accotement, symbole cycliste et piéton
rentrée des classes sans impasses | signalétique cycliste et piétons | photo MDstudio

Sûr pour ce chemin adapté à nos roues et créé à nos pas, assurés ou rassurés peut-être par la perspective enseignée ; vers l’avant, l’avenir et à l’arrière, le passé. Pour les autres animaux, point de parcours excepté dans les airs.

Ce cliché est aussi un clin d’œil complémentaire au one-shot anecdote En juin avancer bon train 😉 De là à photographier toute la signalétique au sol de la sécurité routière et passagère…


Changeons alors de sol et allons sur l’eau ! Pour emprunter un autre véhicule, toujours à roues, avec un plan – séquence sur la progression d’une péniche, sur la Loire à Nantes :

  • péniche sur la Loire à Nantes | photo MDstudio
  • péniche sur la Loire à Nantes | photo MDstudio
  • péniche sur la Loire à Nantes | photo MDstudio
  • péniche sur la Loire à Nantes | photo MDstudio

Une séquence de métaphore, où le ponton du navire se dirige vers le prochain pont (masqué sur le premier plan mais dévoilé aux plans 2, 3 et 4), un horizon d’optimisme où le pont représente le passage entre deux environnements. Mais aussi une interrogation (scolaire comme théorique) : la péniche avance vers la gauche de l’image, une direction qu’en Occident, on désigne comme le passé. Or l’enseignement porte bien sur le passé : composé, imparfait ou plus-que-parfait, entre la conjugaison et le discours rapporté sur la gloire d’historiques victoires – même si cet apprentissage du passé est sensé nous porter vers le futur. Un futur simple, conditionnel ou aléatoire avec tirage sans remise ?